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Lucy Walker, la femme qui conquit les sommets en jupe

  • Photo du rédacteur: Orbital
    Orbital
  • 23 juin
  • 2 min de lecture
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Née en 1836 en Angleterre, Lucy Walker grandit dans une société patriarcale. Les sommets enneigés, les aventures physiques, les défis de la montagne ? Tout cela concernait le monde des hommes. Mais c’était sans compter sur cette Anglaise discrète, passionnée et têtue, qui allait un jour planter ses crampons là où aucune femme n’avait jamais osé : au sommet du Cervin, au cœur des Alpes.


Tout commence presque par hasard : souffrant de rhumatismes, Lucy se voit recommander la marche en altitude. Son père, Francis Walker, alpiniste lui-même, l’emmène en randonnée dans les Alpes suisses. Très vite, la jeune femme dépasse les simples balades : elle découvre dans la montagne une liberté et une vive passion pour les sommets, elle ne redescendra plus ! Avec son père, elle gravit les grandes cimes des Alpes : l’Eiger, le Wetterhorn, ou encore le Piz Bernina.


En 1871, Lucy Walker entre dans l’histoire de l’alpinisme. Cette année-là, elle apprend qu’une autre femme, l’Américaine Meta Brevoort, prévoit de gravir le Cervin, ce sommet mythique, qui a coûté la vie à plusieurs alpinistes hommes quelques années plus tôt. Lucy n’hésite pas : elle part immédiatement pour Zermatt. Quelques jours plus tard, le 21 juillet 1871, elle atteint le sommet à 4 478 mètres d’altitude, devenant ainsi la première femme à vaincre le Cervin, vêtue d’une robe longue en laine et de bottines de cuir.


Il faut imaginer la scène : une femme, là-haut, au sommet, dans un monde que l’on disait inaccessible à son sexe. Ce jour-là, Lucy Walker ne conquiert pas seulement un sommet : elle crée une image, celle de la femme forte et capable d’un effort extrême. Elle ouvre en gravissant ce sommet, une voie nouvelle pour toutes les aventurières à venir.

Pendant plus de vingt ans, elle poursuit ses ascensions : 98 sommets majeurs gravis, dont 16 premières féminines. Mais Lucy ne cherche pas les honneurs.


Lucy Walker n’a pas revendiqué de combat féministe. Et pourtant, sa simple présence là-haut, en altitude, a changé les règles du jeu. Elle a incarné l’espoir pour les femmes de son temps : la liberté de sortir, de décider, de se dépasser, de franchir des frontières, y compris les plus symboliques.


Elle meurt en 1916, dans un monde en guerre, bien loin de ses montagnes bien-aimées. Mais son nom, lui, reste gravé dans la pierre des Alpes. Et dans l’histoire des femmes qui, un jour, ont choisi de ne plus marcher dans les traces des hommes, mais de tracer les leurs.

 

 

 

 
 
 

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