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Amina : les femmes sont les greniers de l'Afrique

Amina Gerba met toute son énergie à promouvoir les deux mots qui la définissent, et auxquelles elle croit par-dessus tout : les femmes et l'Afrique.


En 1998, elle fonde Kariderm, une entreprise de produits de beauté à base de beurre de karité. "Je voulais prêcher par l'exemple pour montrer que oui, l'Afrique a des richesses qui ne demandent qu'à être valorisées". Et c’est une coopérative de femmes du Burkina Faso qui lui procure ce beurre de karité certifié bio - une première mondiale. Plus de 2000 femmes travaillent dans cette coopérative dont une partie des bénéfices des ventes leur est reversée. Amina leur a aussi ouvert des portes pour accéder à des programmes de microcrédits communautaires qui leur permettent d’acheter les noix de karité. 



Amina Gerba voue une grande partie de son action au soutien des Africaines qui sont, selon elle, le moteur du développement du continent : "Elles sont les greniers de l'Afrique, elles sont des gestionnaires, elles gèrent leurs enfants, elles gèrent leurs maris, elles gèrent tout. Elles sont dans les champs et on ne valorise pas ce qu'elles font, elles sont toujours les moins payées, elles ont un accès difficile au financement. Je veux amener les gens à comprendre que ces femmes-là font beaucoup et qu'elles sont capables d’aller plus loin, mais elles ont besoin de soutien et d'accompagnement."


L'accès à l'éducation, c'est la clé

Amina Gerba a mis en place avec ses deux filles – elle a quatre enfants – une fondation qui aide les petites filles au Cameroun à aller à l’école en finançant leurs études, parce que "l’accès à l’éducation, c’est la clé", croit la femme d’affaires, qui sait de quoi elle parle : elle vient d’une famille polygame de 19 enfants, elle a été la seule fille à aller à l’école parce que sa cousine et son mari l’ont prise en charge. Elle a pu poursuivre par la suite ses études- elle a obtenu un MBA de l’Université du Québec à Montréal – à la faveur de son installation au Québec en 1986 avec son mari, qui venait y faire un doctorat. 



Au Québec, la renaissance

C’est au Québec que les talents d’entrepreneure d’Amina se sont révélés : "Le Québec, c'est ma renaissance ! Je suis née quasiment au Québec, s’exclame la femme d’affaires en éclatant de rire. J'ai eu cette opportunité parce que le Québec et le Canada permettent vraiment aux personnes issues de la diversité de prendre leur place." Une autre cause lui tient aussi à cœur : aider les entrepreneurs issus des communautés culturelles à se lancer en affaires. Elle préside depuis 2018 un organisme créé par le gouvernement du Québec « Entreprendre ici ». La même année, elle figure sur la liste des 25 femmes les plus influentes du Québec par le magazine Les Affaires. Et en 2014, le gouvernement québécois la fait Chevalière de l’ordre national du Québec.  


La formule magique : F.T.P.

Autant d’honneurs dont elle se dit très fière. Alors justement, quand on demande à Amina si on peut la qualifier de femme ambitieuse, elle répond oui : "Pour réussir dans la vie, il faut avoir être ambitieux, c'est ce qui nous pousse à nous dépasser, il faut rêver et travailler fort pour réaliser ses rêves". Et quand on lui demande quelles sont les clés de son succès, elle répond qu’elle a suivi une formule simple qui se résume en trois lettres, F-T-P : Foi, Travail et Persévérance. "Il faut vraiment avoir la foi, elle peut être religieuse, elle peut être le fait de croire en soi, appelez-la comme vous voulez, il faut avoir cette foi, et moi je l’ai dans tous les sens du terme. Ensuite il faut travailler, parce qu'il ne faut pas juste avoir la foi, il faut travailler pour atteindre certains résultats. Enfin il faut la passion et la persévérance. Rien n'a été facile…"


Amina Gerba ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle a un rêve : mettre en place un fonds d’investissement pour aider les femmes d’Afrique et celles issues des communautés culturelles du Québec à se lancer en affaire. "Je veux amener ces femmes à avoir plus de visibilité et plus d’impact, et cet impact passe par le financement de leurs projets, car malheureusement elles se heurtent souvent à cet obstacle".





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