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Domitille œuvre pour la cohésion d'équipe


Quel est votre parcours et quelles étaient vos motivations ?

Aussi loin que je me souvienne j’ai toujours imaginé et créé des projets, la plupart du temps dans le monde associatif dont j’ai toujours fait partie en plus de l’école. Cela m’a appris à inventer et développer des idées. Lorsque j’étais en école de commerce à Toulouse Business School, l’associatif était particulièrement présent dans mon quotidien. Et puis arrivée dans le monde du travail, en expertise-comptable dans un grand cabinet, je n’ai plus trouvé le temps. La page création et gestion de projets semblait tournée. J’ai pu me réconforter un peu avec l’organisation d’after-work et autres petits déjeuners d’équipe mais cela représentait une très petite partie de mes semaines et me suffisait mal. La situation est devenue de plus en plus difficile à supporter, je me sentais à l’étroit car j’ai plutôt un caractère sociable. J’aime organiser des week-ends, des molkky géants et tout type de rassemblements. Et c’est justement à l’étroit dans ce métier qui me permettait de découvrir des entreprises très variées, que j’ai réalisé que toutes les activités fonctionnaient grâce à la collaboration volontaire des salariés.


Pourquoi avoir voulu créer votre entreprise ?

La question de sens au travail est en fait une condition qui actionne notre volonté pour accomplir notre travail. La question de la productivité aussi puisqu’elle dépend entièrement de la façon dont on exerce cette volonté. Alors j’ai décidé d’œuvrer pour renforcer la cohésion dans les organisations, après l’avoir fait quelques années pour mes collègues. Je travaille pour tous type d’entreprises mais j’ai un axe préférentiel de travail sur la cohésion d’équipes comprenant des travailleurs handicapés qui, souvent, sont moins bien intégrés du fait des aménagements qui leurs sont nécessaires et du manque de connaissances de leurs collègues sur la gestion équitable de la différence. Dans l’une des entreprises pour lesquelles j’ai travaillé, il y avait une personne mal entendante. Pourtant, tous les moments de cohésion étaient sonores. Les after-work se faisaient au karaoké, les vœux de début d’année étaient des discours non sous-titrés et les meilleures activités du séminaire étaient les soirées. J’aime beaucoup toutes ces activités, mais comment espérer une dynamique de groupe productive quand rien n’est fait pour fédérer le groupe ? J’étais scandalisée. C’est sans doute ce qui m’a mise sur la voie de la création d’entreprise. Rejoindre une entreprise et le faire à petite échelle n’était pas suffisant. Il fallait en faire plus, je voulais pouvoir inventer, essayer, améliorer sans être limitée par une fiche de poste ou l’approbation d’un manager.


Pouvez-vous nous présenter votre projet ?

Pagaï est née d’une observation : on n’a qu’une conscience approximative de l’importance de la cohésion dans le bien-être et l’efficacité. Cette conscience approximative vient du fait qu’on a du mal à mesurer l’impact de la cohésion. Pourtant, les études menées sur l’intelligence collective nous prouvent que la meilleure idée d’un groupe est obtenue lorsqu’on intègre tous les membres du groupe à la réflexion. Nous avons donc au moins un début de preuve concernant la relation cohésion et productivité d’un groupe. Ces études nous mettent sur la voie de l’importance de considérer chaque membre d’une équipe, y compris le travailleur handicapé, le temps partiel, le dernier venu, le senior... Mais pour cela rien ne fonctionne aussi bien qu’un élément fédérateur émanant du groupe lui-même plutôt que du management seul. Et cet élément (contexte ou personne) doit être un peu poussé pour pleinement se déployer. C’est toute l’histoire que raconte le slogan de Pagaï : bousculer pour mieux connecter.

Pagaï propose donc des ateliers (en physique et en ligne) et des séminaires pour renforcer l’esprit d’équipe en aidant le groupe à sortir de sa zone de confort et les membres à se rencontrer vraiment pour apprendre à considérer chacun et prendre soin de tous.  


Votre retour d'expérience en tant qu'entrepreneuse ?

Ce qui m’a le plus encouragée à créer Pagaï, ce sont les réactions des entreprises que j’ai pu rencontrer et interroger juste avant de me lancer. J’ai pu affiner ma représentation du problème et définir les contours de la réponse que j’allais y apporter. J’accorde énormément d’importance aux retours qui me sont faits. J’ai appris toutefois à ne pas toujours écouter mon entourage proche. Parfois enthousiaste, parfois dubitatif, l’entourage, de mon expérience, a du mal à s’adapter au changement qui s’opère. Autour de moi j’ai parfois rencontré de l’incompréhension, comme s’il n’était pas possible de DEVENIR entrepreneur, comme si tous les entrepreneurs l’étaient de naissance, avec l’idée de leur entreprise dans un coin de leur tête depuis toujours. Mon conseil face à ce type de réactions est d’écouter son intuition. Si celle-ci dit quelque chose de différent de notre entourage alors il faut sans doute chercher un avis supplémentaire. L'entourage est un peu comme un parent qui aurait du mal à voir son enfant grandir. Il faut aller chercher d'autres avis et ne jamais renoncer !


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