Poser des fondations solides pour créer ou reprendre une entreprise : c’est la conviction de Christine Urbes. Avec Créa Fabula, elle souhaite accompagner les futur·e·s entrepreneur·e·s de l’idée à la concrétisation de leur projet.
Coordinatrice de l’antenne de Femmes des Territoires des Hautes-Vosges, elle a à cœur de partager ses compétences et son expérience pour que chacune avance dans son parcours entrepreneurial.
Quelles sont les étapes clés de ton parcours qui t’ont amenée à créer Créa Fabula ?
En 2011, après 17 ans de responsabilité administrative et financière en entreprise, j’ai choisi de partir vers le conseil. J’ai intégré une association régionale spécialisée dans l’accompagnement à la création et reprise d’entreprises et j’ai appris ce nouveau métier d’accompagnatrice. J’y suis restée 8 ans, puis j’ai travaillé une année dans le domaine du financement tout en sachant que j’allais créer mon entreprise. C’est donc assez naturellement que j’ai créé Créa fabula en 2021 avec le soutien de ma famille et d’entrepreneur·e·s.
Pourquoi as-tu choisi le chemin de l’entrepreneuriat ?
Je côtoyais déjà depuis 9 ans des chef·fe·s d’entreprises. Il y a un moment où je ne pouvais décemment plus conseiller les créateur·rice·s sans avoir moi-même franchi la porte de l’entrepreneuriat.
Quelle est ta mission au sein de Créa Fabula ?
J’accompagne tout type de projet de création et de reprise sur le territoire. C’est avant tout le développement des compétences entrepreneuriales qui fait la réussite. L’état d’esprit entrepreneurial fait prendre conscience du champ immense des possibles qui s’ouvre devant les créateur·rice·s.
Le passage de la pensée salariale à la pensée entrepreneuriale est essentiel, mais nécessite un travail de développement personnel. Une entreprise ne se développera pas sans cette transition personnelle des dirigeant·e·s.
Qu’est-ce qui tu aimes par-dessus tout dans l’accompagnement à la création d’entreprise ?
Chaque nouveau projet me fait vibrer ! Mon accompagnement repose sur une valeur essentielle : le partage humain. Avec les porteuses de projets, nous déployons ensemble l’énergie nécessaire pour transformer une idée en activité. Accompagner la montée en compétences entrepreneuriales est très dynamisant !
Quel a été ton plus grand défi professionnel ?
Légitimer mon activité privée a été mon plus grand défi au milieu d’un écosystème bien établi par les institutionnels. J’ai une approche différente de l’accompagnement, basée sur l’humain. Je considère qu’un·e chef·fe d’entreprise doit avoir conscience de ses fragilités et des points à améliorer pour consolider et faire évoluer son projet. Finalement, j’ai relevé ce défi !
Aujourd’hui, Créa Fabula est reconnue pour sa qualité de travail avec les créateur·rice·s et les repreneur·se·s, tant par les expert·e·s comptables que les financeurs, les collectivités et les partenaires de la création.
As-tu rencontré des difficultés et quels leviers d’action as-tu mis en place pour les contrer ?
J’ai été confrontée à la suspension du CPF pour la création d’entreprise pendant une période. Cela m’a obligée à chercher des solutions. En tant qu’entrepreneur·e, il faut savoir accepter les aléas extérieurs qui nous tombent parfois dessus. La vie entrepreneuriale est faite de décisions. J’ai été réactive, ce qui m’a permis de mettre en place des solutions pour continuer mon activité après une courte période de flottement. J’ajouterais que les difficultés nous obligent à apprendre à gérer nos émotions et nos réactions.
As-tu bénéficié de soutiens au sein de ton territoire quand tu as créé ton entreprise ?
Oui, j’ai eu beaucoup de soutiens de la part de mon entourage personnel et professionnel. Ayant été moi-même élue sur mon territoire, j’ai pu bénéficier de la confiance de tout mon réseau.
Quels sont les atouts de ton territoire en termes d’entrepreneuriat ?
L’entrepreneuriat est bien soutenu sur notre territoire qui a été fortement impacté par le chômage. Les politiques ont conscience de ce besoin et chaque collectivité œuvre à aider les installations d’entreprises. Les décisions des commissions économiques vont dans ce sens. Le territoire des Hautes-Vosges est dynamique en matière d’entrepreneuriat. Une partie du territoire est portée par le tourisme qui est devenu très important. Le principal atout du département est la dimension humaine. On partage nos réseaux facilement, ce qui permet de trouver des partenaires ou des client·e·s, par exemple. Cette proximité est une vraie richesse !
Tu es coordinatrice de l’antenne des Hautes-Vosges de Femmes des Territoires. Pourquoi as-tu décidé de t’impliquer dans notre réseau
C’est dans mon ADN de partager et d’agir naturellement dans l’intérêt collectif. Je suis engagée dans l’associatif depuis 25 ans et j’animais déjà un réseau d’entrepreneurs mixtes.
Par ailleurs, je n’ai jamais envisagé d’entreprendre seule ! Quand je me suis lancée en 2021, j’avais déjà autour de moi un noyau de femmes intéressées qui ont rejoint l’antenne de Femmes des Territoires.
Que t’apporte ta participation aux réseaux d’entrepreneur·e·s ?
J’aime animer et partager mes compétences et ma confiance dans l’entreprise. Les ateliers permettent aux adhérentes du groupe de se sentir légitimes en tant que femmes qui entreprennent. Le collectif impulse une énergie très dynamisante !
Quel message souhaites-tu transmettre aux femmes qui se lancent dans l’entrepreneuriat ?
Il n’y a pas de petite entreprise. Il n’y a que des femmes et des hommes qui croient en leurs rêves et qui donnent le meilleur d’eux et d’elles-mêmes pour les réaliser.
Vous êtes légitimes à entreprendre ! Enfin, je dirais à nous toutes entrepreneures : que notre parole soit impeccable ! C’est un accord essentiel, car elle reflète notre image sur tout l’écosystème entrepreneurial, de nos partenaires à nos client·e·s.
Pour en savoir plus sur Crea fabula https://www.creafabula.fr/
Le portrait a été rédigé par Marie Hélène Dos Santos
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